Créée en 2016, l’association L’Autre Champ est engagée dans l’animation socioculturelle de la commune de Villetaneuse. Elle développe des projets autour de l’agriculture urbaine et du cinéma, dans une démarche d’éducation populaire. Les Cultiv’Acteurs sont allés à la rencontre des fondateurs, Charles et Samuel, pour comprendre les origines, les actions et les perspectives de l’association.
Comment tout a commencé ?
Charles et Samuel: A l’origine, l’association s’appelait « L’autre journal ». Elle a été créée par des étudiants de l’université Paris 13 à Villetaneuse. Après avoir édité un journal, les étudiants ont mis en place un jardin et un ciné-club. En 2015, nous avons repris l’association et nous avons décidé de la renommer « L’Autre Champ ». Le nom actuel de l’association fait à la fois référence au champ de l’agriculture et au champ cinématographique. Cette dualité entre le sens propre et le sens figuré met en valeur les deux principales activités de notre association: l’agriculture urbaine et le cinéma. Le nom de l’association est aussi à notre image puisque nous avons suivi des cursus mêlant journalisme, cinéma, psychologie, anthropologie et animation.
Comment est organisée l’association ?
Charles : Je coordonne toute la partie agriculture.
Samuel : Je coordonne tout ce qui est relatif au digital et au média local que nous avons créé.
Charles et Samuel: Depuis 2019, Aziz Kiumar et Alejandra sont venus grossir les rangs de L’Autre Champ. Chaque fin de semaine, nous organisons des réunions pour prendre des décisions en commun. L’association a un mode de fonctionnement majoritairement horizontal afin de créer le moins de hiérarchie possible au sein de l’équipe.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos projets d’agriculture urbaine ?
Charles : L’autre Champ s’est notamment donné pour mission de créer du lien social et d’améliorer le cadre de vie des habitants grâce à la mise en place de jardins potagers sur des espaces naturels en zones hyper-urbanisées; et au partage de pratiques agricoles (travail biologique, autoproduction de semences, sensibilisation sur les vertus médicinales des plantes…).
Ces projets d’agriculture urbaine visent aussi à donner des clés d’autonomie aux habitants. Nous invitons enfants et parents à s’engager dans l’entretien des potagers. Lorsque les habitants deviennent autonomes au jardin, nous pouvons alors nous investir sur d’autres projets, dans d’autres endroits.
Quels projets avez-vous mené dans le champ cinématographique ?
Samuel : Une partie importante de notre activité consiste à promouvoir un cinéma de qualité auprès des habitants. Nous avons ainsi organisé un ciné-club. Mais les habitants ne sont pas seulement spectateurs, ils sont aussi acteurs. Nous avons mis en place des ateliers de pratiques audiovisuelles. A la suite de quoi, un court-métrage a été réalisé en grande partie par des jeunes.
Pendant deux ans, avec le projet « Raconte ta ville », les habitants ont également pu raconter leurs expériences réelles ou des histoires imaginées.
Par la suite le média local « Villetalocale » a vu le jour. Dans ce cadre, les habitants produisent des vidéos. Elles sont consultables sur la rubrique « Villetalocale » de notre site web et sur notre chaîne YouTube.
Enfin, nous avons organisé en septembre dernier la projection du film « Un Jardin qui fait du bien » dans le cadre de la deuxième édition de notre festival Plein champ. Cet événement permet de rassembler des ateliers autour des plantes médicinales, des spectacles et animations pour enfants et de créer du lien avec d’autres associations de jardins partagés pour développer un grand réseau. Si nous devions résumer L’Autre Champ en une devise, ce serait « Écologie solidaire populaire ».
Propos recueillis par notre Medi’Actrice Mabana Diaby: « Je m’appelle Mabana Diaby. J’ai 18 ans. J’ai un intérêt pour le théâtre, le cinéma afro et le sport. »