1ère série de notre dossier sur la Permaculture, le compost et ses différentes méthodes.
Le compostage est un processus de transformation et fermentation de déchets organiques ou végétales. A partir du compostage est créé le terreau, appelé également compost, dont les avantages sont nombreux : riche, d’excellente qualité, il est de plus 100% naturel et gratuit !
Cette pratique, que l’on peut observer naturellement en forêt quand une plante meurt, est pratiquée par les hommes depuis l’antiquité (“compost” vient du latin et signifie “mis ensemble”) et connaît en retour en force depuis quelques années, sous différentes formes. Parmi ces variantes, la méthode Bokashi présente comme avantages d’être facile à produire (quand il est bien fait) et très rapide. Ainsi, et s’appuyant sur la qualité du sol, c’est la méthode choisie par les experts, Abdoulaye Sarr, Neguruh Gueye et Abdoulaye Gueye, du projet Perm&Change pour former les agricultureurs et élèves du village de Ndiaganiao.
Bokashi, « la matière organique fermentée » (en japonais) :
Composé de Micro-Organismes Efficaces (bactéries naturelles lactiques) et de Micro-Organismes inoculants (comme le son de céréales, balles de riz, la sciure…), la technique de compost Bokashi repose sur la fermentation et l’accélération de la répartition de la matière organique, sans recours à des vers. Le résultat est un « engrais liquide » qui peut être mélangé à du compost modifié ou enterré afin de compléter sa décomposition et être utilisé pour le jardinage et le maraîchage.
Les avantages de la méthode Bokashi :
– Utilisation de tous les déchets organiques (légumes, poisson, viande, nourriture cuite, produits laitiers…)
– Facile d’utilisation
– Résultat rapide
– Ne produit pas de mauvaises odeurs
– Peut être utilisé aussi bien à petite échelle (cuisine domestique) qu’à grande échelle (école, municipalité…)
Recette pour le faire chez soi :
– Utiliser un seau avec fermeture hermétique (contrairement à d’autres méthodes, ici le compost est créé sans oxygène), un robinet en dessous peut aider pour l’évacuation quotidienne du jus mais n’est pas obligatoire
– Placer les déchets, réduits en petits morceaux, dans le seau en alternant couche de déchets bien tassée (pour éviter qu’il y ait de l’air) et poignée de son Bokashi (vendue en commerce ou équivalent, Micro-organismes inoculants)
– Recommencer jusqu’au remplissage du seau
– Chaque jour, évacuer le jus au fond du seau
– Une fois le seau rempli, faire fermenter 15 jours
En cas d’odeur rance et putréfiée, le compost n’est pas bon.
Comment utiliser le compost :
Si le compost Bokashi est très riche en nutriments pour le sol, il est également très acide, il doit donc être utilisé avec précaution. Ce compost ne doit pas entrer directement en contact avec les racines des plantes, il faut donc l’enterrer profondément, loin des racines des plantes ou le mélanger à d’autres composts, et attendre 1 à 2 semaines avant d’effectuer la plantation.
Le jus retiré quotidiennement est également un excellent engrais pour les plantes, à utiliser dilué à 1/100 dans de l’eau.
Nous suivons attentivement l’évolution du compost de l’école de Ndiaganiao et vous tiendrons informés des résultats. Dans un prochain article, nous verrons les autres techniques de compost, leurs avantages et inconvénients par rapport à la méthode Bokashi.